Extrait de la définition wikipédia :
Ernst Weber (1795–1878) fut l'un des premiers à aborder quantitativement l'étude du lien entre sensation et stimulus physique et c'est en hommage à ses travaux que le médecin Gustav Fechner (1801–1887) donna le nom de « loi de Weber » à la relation quantitative qu'il avait découverte.
En se basant sur les travaux de Weber dont il pensait qu'ils pouvaient fournir la base d'une théorisation possible de la relation esprit-matière, Fechner énonça sa célèbre loi selon laquelle « la sensation varie comme le logarithme de l'excitation ». Toutefois, la vérification expérimentale de cette loi ne put se faire que grâce à l'introduction, vers 1860, de la notion de seuil différentiel dont la quantification reposait sur des nouvelles méthodes expérimentales.
S'il est possible de faire la différence entre un objet A pesant 1 kg et un autre objet B pesant 1,2 kg, alors le seuil différentiel est inférieur à 0,2 kg. En choisissant des objets B de poids toujours plus proches de 1 kg, il arrive un moment où il n'est plus possible de faire la différence entre l'objet A et l'objet B. Par exemple, si B pèse moins de 1,1 kg il n'est plus possible de le distinguer de A, alors on dit que le seuil différentiel est de 0,1 kg pour 1 kg, c’est-à-dire 10 %. La loi de Weber-Fechner stipule que le seuil différentiel relatif est constant. Ainsi la difficulté à distinguer :
•un objet A de 1 Kg d'un objet B de 1,1 Kg
•un objet A' de 10 Kg d'un objet B' de 11 Kg
est la même dans les deux cas.
Il serait plus correct de parler simplement de fonction de Fechner plutôt que de loi, pour marquer le caractère descriptif plutôt que prescriptif (normatif) de ces fonctions. En effet, il s'avère que cette fonction n'est en fait pas toujours vérifiée. C'est particulièrement le cas lorsque la gamme d'intensité est large : aux extrêmes on observe régulièrement des déviations de la loi de Weber-Fechner.
Si le temps d'une expérience je vous propose de vous tenir vouté et penché en avant (cf illustration N° 3). Vous ressentirez immédiatement l'inconfort de cette posture.
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Cette posture N° 3 nécessite un effort musculaire important pour ne pas tomber en avant, et crée une pression importante à l'avant de vos vertèbres lombaires (à cause de l'effet bras de levier qui s'exerce au bas de votre dos). Si vous teniez cette posture longtemps, des années, on peut s'attendre à ce que la pression importante sur vos disques lombaires finisse par créer une hernie discale au niveau lombaire.
Ces modifications qui se traduisent par un effort et un inconfort, vous les sentez parfaitement bien, et rapidement vous reprenez une position plus droite et confortable. Alors, pourquoi cette personne agée dans l'illustration reste en permanence dans cette position ni confortable ni efficace ?
A cause bien sûr de la loi Weber-Fechner: contrairement à vous qui venez de faire l'expérience, la personne agée de l'illustration N° 3 s'est "affaissée" petit à petit, jour après jour, année après année. Chaque évolution supplémentaire était infime, ou en tout cas inférieure au stimuli nécessaire pour que la personne qui vieillit jour après jour ne perçoive la moindre variation. Sans l'effet Weber-Fechner qui annule les stimulis qui évoluent trop lentement, comme vous qui venez de faire l'expérience, la personne âgée consciente de l'inefficacité de sa posture ne resterait pas ainsi,elle pourrait se faire aider pour retrouver une posture plus fonctionnelle et au minimum ne pas continuer à être de plus en plus courbée. La lenteur d'une évolution rend souvent celle-ci indétectable car les évolutions de stimuli (poids,pression,...) sont chaque jour inférieurs au seuil différentiel de la loi Weber-Fechner.
Quel est le rapport avec la méthode Feldenkrais me direz-vous ?
Ces évolutions lentes de notre posture et de notre façon de bouger sont inconscientes à cause de la loi Weber-Fechner... Rendons les conscients grâce à la PRISE DE CONSCIENCE PAR LE MOUVEMENT ! La méthode Feldenkrais, à travers des mouvements doux, inhabituels, infinitésimaux, nous redonne la conscience de notre posture et de nos gestes. Par un processus d'évolutions infimes mais réelles, progressivement nous pouvons refaire (en partie) le chemin à l'envers, nous redresser parce que nous avons conscience que c'est mieux pour nous (pour nos vertèbres, nos épaules, pour marcher, sauter, courir...).
Bien sûr, si pendant trente ans vous vous-êtes vouté d'un demi degré par an, le processus inverse, les petits réajustements successifs de chacune de vos vertèbres, prendront également du temps, des années ... Il sera peut-être trop tard, parfois des vertèbres se soudent, les disques intervertébraux s'usent. Mais si vous n'inversez pas le cours de l'histoire, vous pouvez au moins le ralentir en agissant.
La loi Weber-Fechner contribue également à expliquer pourquoi nous nous réveillons subitement un matin avec dix kilos en trop. Dix grammes supplémentaires par jour n'impliquent pas de changer de taille de pantalon, et d'un jour à l'autre nous n'avons pas conscience de peser plus lourd, le stimuli est trop faible. Nous commençons par croire que notre vêtement à rétrécit au lavage. Ce sont les personnes que nous voyons rarement qui le remarquent en premier, pour elles la différence de stimuli (visuel) est suffisante !
Weber et Fechner ont étudié des stimulis physiques, entre autre des variations de poids. A mon avis leur loi pourrait-être extrapolée à tout ce qui varie et qui peut être mesuré. L'augmentation de l'insécurité, la pollution de la planète. Toutes choses qui si elles évoluent lentement ne se voient pas, jusqu'au jour ou il est trop tard...